La terre


En général, les constructions sont faites de la terre locale, c’est pour cela que dans les montagnes marocaines, les maisons ont presque la même couleur que la montagne.
Il est préférable de ne pas travailler avec de la terre « agricole » car cette dernière peut contenir des graines ou des racines qui peuvent germer. Elles peuvent donc casser la construction. Pour ces techniques, on utilisera donc la couche profonde de la terre se trouvant sous la première couche de “terre végétale”.
Les sols sont classifiés : Les meilleurs sols pour la construction en terre sont les sols A3.
La terre brute peut être améliorée par l'ajout de sable ou d’argile, pour une meilleure cohésion.
Une même terre, associée à différents éléments, peut permettre la création de torchis, mortier* et enduit.

La terre a différents états de consistance :
L’état liquide, plastique et solide.
Le chercheur suédois Atterberg a défini ces différents états hydriques* et les frontières qui les séparent par des limites et des indices exprimés en % pondéral de teneur en eau. Il y a :
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La limite de liquidité
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La limité de plasticité
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La limite de retrait
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La limite d’absorption (au dessus de cette limite la terre devient imperméable
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La limite d’adhérence
Lorsque la teneur en eau dépasse la limite de retrait l’argile est solide.
Seules les trois premières sont utiles pour la construction en torchis car la terre est travaillée à l’état plastique donc il faut savoir quelles sont les teneurs en eau à ne pas dépasser pour avoir une terre malléable.
De plus, il est important de connaître l’indice de plasticité car plus il est élevé plus les risques de déformation du matériau sont importants (explication dans les analyses préliminaires).
Il est préférable d'utiliser de l'eau de pluie parce qu’elle contient des ions OH--.
Ces derniers font office de lien entre les micelles d’argiles qui deviennent plus collantes, rendant ainsi la construction plus solide.
Il faut que la teneur en eau de la recette de torchis soit optimale pour que la construction soit solide :
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S'il n’y a pas assez d’eau, la terre est difficile voire impossible à travailler.
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S'il y a trop d’eau, lors du séchage, l’eau, une fois évaporée, laissera des fissures.
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Terre recouvrante
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Terre moulée (adaubages)
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Terre coulée (coffrage)
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Terre-Paille
Le rôle premier de l’eau est de faire changer la texture de la terre.
Chaque technique de construction en terre nécessite un certain état de consistance (texture) :
L'eau


On peut aussi utiliser des composants animaux comme des poils de vache, du crin de cheval ou autre.
Toutes sortes de paille conviennent :
blé (bien qu'il ait la réputation d'être cassant), orge, seigle, froment, escourgeon mais aussi d’autres fibres tels que le foin et la bruyère.
La construction en terre peut se faire avec ou sans fibres végétales ou animales.
Les fibres végétales
Elle joue un rôle de liant en diminuant la sensibilité à l'eau. Une terre ou un sol mélangé à de la chaux devient très difficilement boueux, voire ne le devient jamais.
On l‘utilise aussi sur les chantiers routiers ou ferroviaires (comme sur le chantier du TVG au Maroc) pour, en quelque sorte, traiter le sol et le rendre plus résistant aux intempéries.
Il permet de rendre la terre moins plastique et donc plus solide.
En revanche, c’est une substance hydrophile ; elle attire donc l’humidité. Ainsi les murs avec un enduit contenant de la chaux seront plus froids au toucher.
De plus, elle limite la qualité recyclable de la terre.
La chaux
Nous nous concentrerons sur la chaux
Ces éléments ajoutés ne sont utiles que dans des circonstances difficiles, à savoir, sol peu stable, climat à fortes intempéries…. etc.
Il en existe de naturels, comme la bouse d’animaux, le sang de bœuf, la farine de seigle, la sève de plantes etc.
D’autres sont dits « minéraux » et on compte parmi eux la chaux et le ciment.
Nous pouvons obtenir le même effet avec d’autres substances notamment en ajoutant à l’eau de la soude ou du silicate de soude (des défloculants*) ou encore en remplaçant l’eau par de l’acide humique* ou de l’acide tannique*.
Ils permettent d’améliorer la résistance à l’érosion, à l’humidité ou à la distorsion.
Les éléments de stabilisation


Les ingrédients
* définition dans le dictionnaire